Relations avec le Brexit et définition d’un nouvel agenda pour la compétitivité européenne


Il est urgent de sortir du choc du vote du Royaume-Uni pour quitter l’Union européenne et de tout le mélodrame des deux dernières années sur la forme que devrait prendre le Brexit et de se concentrer sur la construction d’une nouvelle relation entre le Royaume-Uni et l’UE, y compris États membres tels que la Suède. Les relations commerciales et politiques sont confrontées au changement, mais il y a beaucoup à faire pour s’assurer que les effets négatifs sont temporaires et que nous trouvons une voie d’avenir stable.
L’UE et le Royaume-Uni souhaitent tous deux poursuivre une relation économique profonde, en maintenant, dans la mesure du possible, des liens commerciaux conformes aux lignes rouges indiquées des deux. La relation ne sera décidée qu’avec de nombreuses années de discussions, mais dans ce document, nous suggérons une structure qui s’appuie sur la pratique existante de l’UE de mettre en place un réseau d’accords avec des pays tiers, ancré par quelque chose comme un accord d’association.
Cela dépendra en partie de l’évolution du programme de compétitivité de l’UE. La Suède et le Royaume-Uni ont réalisé de nombreux progrès ensemble en tant que membres de l’UE, dans la progression de leur programme commun visant à poursuivre une Europe ouverte et compétitive, avec un marché unique et des accords commerciaux de plus en plus nombreux et ambitieux. Il appartient maintenant à la Suède de travailler avec d’autres à travers l’UE pour maintenir ce programme, contre certaines influences fortes qui suggèrent le développement d’une UE plus fermée, d’une politique commerciale défensive et d’une politique industrielle dirigiste.
Il est probable que l’accord commercial le plus important sur le plan économique que la prochaine Commission négociera soit avec le Royaume-Uni. La Suède peut, avec des pays aux vues similaires, contribuer à faciliter un arrangement mutuellement avantageux, en s’appuyant par exemple sur l’expérience de la coopération nordique. Les structures existantes telles que le Northern Futures Forum devraient être renforcées. Ce ne sera pas facile, mais la Suède est l’une des mieux placées pour assurer le leadership. La création d’un cadre conceptuel pour ce que la Suède souhaite voir dans l’UE, puis la collaboration avec d’autres pour y parvenir, devrait donc être une priorité pour le gouvernement et les entreprises suédoises. Le gouvernement britannique devrait également accorder la priorité à la reconstruction de relations auparavant solides avec la Suède et d’autres pays.
L’établissement d’une relation aussi étroite sera également dans l’intérêt de l’économie suédoise. À l’heure actuelle, il existe peu d’obstacles au commerce entre le Royaume-Uni et la Suède, et les échanges économiques bilatéraux ont prospéré. Cela sera inévitablement affecté par le Brexit, comme l’ont montré de nombreuses études comme celle du National Board of Trade. Ces études ont identifié les nombreux problèmes individuels auxquels seront confrontés les différents secteurs.
Il existe cependant des problèmes transversaux majeurs pour le commerce qui, s’ils sont prioritaires, atténueront les principales préoccupations du Brexit pour les entreprises. Ceux-ci concernent des domaines tels que la participation du Royaume-Uni au modèle de norme unique en Europe, la reconnaissance mutuelle des tests d’évaluation de la conformité et l’adéquation des données. Dans certains cas, la réglementation est nationale, comme dans les services financiers, où les changements intérieurs pourraient aider les échanges à continuer de circuler.
La réponse de l’UE au Brexit aidera à définir et à définir par le développement futur de l’UE. S’agit-il d’une Europe épousant l’ouverture au commerce et continuant à développer le marché unique le plus avancé au monde, ou d’une Europe se retirant dans la forteresse de l’UE, où une totale adhésion aux réglementations de l’UE est une condition préalable à tout sens d’ouverture? L’UE sans le Royaume-Uni sera une organisation différente, et des pays comme la Suède devront se mobiliser pour protéger leurs intérêts. En bref, la future relation avec le Royaume-Uni pourrait également définir l’avenir de l’UE.
Pour la Suède, en plus des nouveaux obstacles potentiels au commerce, la perte d’un allié majeur au Conseil européen signifie que le Brexit entraînera une capacité réduite d’influencer l’UE dans une direction libérale en termes de commerce, de réglementation et d’autres questions;
Pour le Royaume-Uni, la perte d’opportunités commerciales avec l’UE se fera sentir et il ne pourra plus influencer l’orientation de la politique avec son allié économique le plus proche;
Pour l’UE, le départ de l’un des plus grands États membres affectera l’équilibre des pouvoirs, en particulier en ce qui concerne le commerce et la compétitivité.
Toute réflexion sérieuse sur l’avenir doit tenir compte de ces facteurs ensemble. L’UE a progressé sur les plans du commerce et du marché unique. À ce stade, cependant, il semble difficile de maintenir ces progrès entre 2019 et 2024: les forces protectionnistes augmentent et les conditions météorologiques politiques mondiales donnent plus de pouvoir aux politiques repliées sur elles-mêmes et interventionnistes. Cela aura à son tour un impact sur le développement des relations UE-Royaume-Uni. Une UE plus fermée sera moins encline à conclure un accord global avec le Royaume-Uni pour maintenir des liens commerciaux importants, renforçant ceux du Royaume-Uni en faveur d’une rupture plus décisive avec l’UE. En outre, une UE fermée sera également plus éloignée des objectifs de la Suède ou d’autres pays associés à un programme similaire.
C’est le contexte que nous examinerons plus loin. Le principal argument du document est que des pays comme la Suède – des économies qui dépendent de l’ouverture au commerce, de la concurrence et de l’innovation – sont incités à jouer un rôle moteur pour établir des accords économiques solides et mutuellement avantageux entre l’UE et le Royaume-Uni. Alors que la Suède, comme d’autres pays de l’UE, a observé le processus du Brexit avec un sentiment de malaise croissant, elle doit maintenant proposer une stratégie politique pour résoudre les problèmes commerciaux et réglementaires bilatéraux, et faire du Royaume-Uni un allié économique proche dont les actifs économiques restent branché sur l’économie européenne au sens large. Et du côté britannique, il est urgent de construire à nouveau des relations politiques solides avec les gouvernements européens qui veulent faire progresser une Europe ouverte et dynamique.


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