L’évolution du métier de conseiller bancaire avec l’IA


Les chargés de clientèle particuliers ou conseillers bancaires représentent près de 35 000 salariés, soit près de 18 % des effectifs. Les changements apportés par l’IA vont profondément transformer leur métier. Dans son étude pour l’Observatoire des métiers de la banque, le cabinet Athling met en lumière comme activités les plus impactées celles relatives au respect des évolutions réglementaires, juridiques et fiscales, spécifiques au secteur bancaire : ces activités se trouveront améliorées grâce à une veille plus pertinente et à des outils de recommandations plus avancés et personnalisés – à l’image du moteur de recherche juridique Doctrine.fr – qui permettront un accès « à la demande » à ces informations. La construction de profils de clients à l’aide d’outils d’IA permettra également aux conseillers d’instruire plus rapidement les demandes de crédit, ou d’identifier plus efficacement les risques financiers comme la fraude fiscale ou le blanchiment. Indépendamment même du développement de l’IA, l’annonce de son avènement conjuguée aux nouvelles attentes des consommateurs poussent les banques à transformer leurs activités pour se réorienter autour d’un service disponible 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. À la double promesse d’un service instantané et de qualité, elles entendent répondre par une combinaison d’un service à base d’IA pour la phase de tri des requêtes et de gestion des questions les plus fréquentes et d’un service humain à distance, disponible en permanence. Une forme de service à bas coût pourrait également apparaître où le consommateur n’aurait accès qu’à l’aide automatisée, quitte à payer un supplément pour interagir avec un humain. Chez Orange Bank, la solution mise en place pour filtrer les requêtes au service client obtient un taux de reconnaissance et de compréhension de l’ordre de 80 %. L’intelligence artificielle n’étant pas toujours en mesure d’apporter une réponse pertinente, un tel système permet aux agents du service client de ne traiter in fine qu’une demande sur deux environ. Les agents principalement affectés au fonctionnement de la plateforme ou à la résolution de problèmes techniques rencontrés lors de son utilisation pourraient progressivement voir s’exercer un double effet sur leur métier : diminution du nombre d’employés dédiés et augmentation de la complexité des tâches restant à traiter. L’efficacité grandissante de l’IA pour répondre aux questions (sur la disponibilité d’une offre, ou sur les différentes options) liées à la plateforme bancaire en ligne, qui constitue déjà pour les clients le moyen prioritaire d’interaction avec leur banque, va en effet permettre de dégager du temps et de faciliter le travail de ces agents en filtrant le nombre de demandes. La banque pourrait alors choisir de former ces agents de service client à répondre aux demandes qui relèvent traditionnellement du conseiller bancaire. Cette évolution correspond aux attentes du client qui considère de plus en plus son conseiller non plus comme celui qui partage la responsabilité de la gestion de son portefeuille, mais comme un assistant qui doit l’aider à naviguer dans les complexités du système bancaire, en se rendant toujours plus disponible pour débloquer une situation. Ce terrain voit également apparaître de nouveaux acteurs qui disposent d’une des ressources clés pour la mise en place d’un système à base d’IA. Les groupes de services intégrés spécialisés dans la relation client, qui ont accès à des masses considérables de données dans le cadre de l’opération de services client pour le compte d’entreprises tierce, seront amenés à mettre en place une offre de remplacement uniquement gérée par un robot – le « bot-shoring » – qui pourrait drastiquement réduire leurs coûts. La disponibilité de technologies d’IA facilitant le métier de conseiller bancaire et diminuant le volume de connaissances requises en les rendant plus disponibles peut également être une incitation à faire évoluer les conseillers bancaires vers une plus grande connaissance des clients. Les conseillers pourraient alors assumer davantage de responsabilités dans la gestion de leurs clients, en consacrant plus de temps à recommander des placements ou des sources de financement. Dans ce scénario, ce sont les compétences sociales et décisionnelles qui seront mises en valeur, et les agences bancaires pourraient être amenées à privilégier des formations aux capacités de dialogue ou de négociation. Selon les choix opérés par les entreprises du secteur, l’intelligence artificielle peut aider à optimiser le service et à poursuivre sa dématérialisation ou bien renforcer l’importance du conseiller en lui donnant un surcroît d’autonomie.



Premiers pas dans le monde du vin


La science de Bacchus a toujours été un grand mystère pour moi. Ce qui est tout de même dommage, car j’apprécie le vin : simplement, je n’ai jamais eu les mots pour le décrire et l’apprécier dans toute sa complexité. Mais ça, c’était avant ! 🙂 En effet, dernièrement, je suis allé à Le Mans pour participer à un très intéressant cours d’oenologie. Et bien que je ne sois pas devenu un professionnel dans le domaine en à peine deux heures, je ne suis plus un bleu-vite comme j’ai pu l’être. J’ai découvert des tas de choses intéressantes au cours de cet atelier : comment le vin est confectionné, les arômes parfois surpenants qu’il peut développer… Je ne regrette pas du tout de m’être lancé dans l’aventure, et je pense même en refaire un autre tôt ou tard. C’est étonnant, quand j’y pense. Si ma chère et tendre ne m’avait pas offert cet atelier, je ne l’aurais peut-être jamais fait. J’avais certains préjugés tenaces, voyez-vous : j’étais sûr que ces ateliers étaient pleins de pseudo-experts qui prenaient un malin plaisir à étaler leur science devant les simples profanes. Mais clairement, j’avais tort. Parce qu’en définitive, les autres participants me ressemblaient : c’étaient de simples amateurs désireux d’en apprendre plus sur le vin. Du coup, cela a donné à un véritable moment d’échange et de partage. En fait, je me félicite que mon épouse me bouscule régulièrement dans mes habitudes. Je ne compte plus les expériences que j’ai pu vivre du fait de sa persévérance. J’ai découvert tellement de choses de cette manière. C’est notamment de cette façon que je me suis mis à l’escalade, un sport auquel je suis désormais complètement accro. Je crois que c’est ce qui fait toute la beauté du couple, en fait : ne pas se réduire à soi. En somme, l’on est deux fois plus dense dès lors que l’on vit à deux.
Bref, si vous aspirez à approfondir vos connaissances en vin, je vous recommande de tenter ce cours d’oenologie. Je vous mets en lien le site où ma femme l’a dégoté, s’il vous prend des envies de creuser le sujet. Mais un conseil : pensez à recracher. Ou à partir du troisième vin, vous ne détecterez plus aucun arôme ! Retrouvez toutes les infos sur cette expérience de cours d’oenologie à Le Mans en suivant le lien.

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Crimes de droit international en Bosnie-Herzégovine


En novembre dernier, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a rendu son verdict en première instance dans l’affaire mettant en cause l’ancien chef bosno-serbe, le général Ratko Mladic, le déclarant coupable de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis lors du conflit de 1992-1995. Le tribunal l’a condamné à la réclusion à perpétuité. Toujours en novembre, le TPIY a confirmé les condamnations de six anciens dirigeants militaires et politiques bosno-croates. Il s’agissait de la dernière décision rendue par cette instance, créée il y a 23 ans, avant sa fermeture définitive en décembre. Les poursuites engagées au niveau national contre les auteurs présumés de crimes de guerre progressaient toujours avec lenteur. Plusieurs centaines d’affaires étaient en instance devant différents tribunaux à la fin de l’année. Malgré quelques avancées constatées récemment, l’action de la justice demeurait entravée par un manque de moyens et de ressources, un manque d’efficacité dans la gestion des dossiers et des manoeuvres persistantes d’obstruction de la part du pouvoir politique. La Stratégie nationale relative aux crimes de guerre (2008) était en cours de révision à la fin de l’année. L’objectif était de remédier aux principales carences institutionnelles et de fixer de nouveaux délais de traitement des affaires. Des progrès ont été réalisés en matière d’harmonisation des lois relatives aux entités censées garantir les droits des victimes civiles de la guerre, y compris des victimes de violences sexuelles pendant le conflit. Les aides publiques octroyées aux victimes de violences sexuelles pendant le conflit restaient toutefois dispersées et variables en fonction du lieu de résidence. Celles qui habitaient en Republika Srpska étaient quant à elles exclues du dispositif d’avantages sociaux pour les victimes civiles de la guerre. Le projet de loi sur la protection des victimes de la torture pendant la guerre en Republika Srpska, destiné à reconnaître officiellement les droits desdites victimes, a été adopté par le gouvernement en décembre, mais il comprenait des dispositions susceptibles d’être discriminatoires à l’égard des victimes non serbes. L’adoption au niveau de l’État de la Loi sur la protection des victimes de la torture était elle aussi au point mort. Ce texte devait garantir des droits et des avantages spécifiques aux victimes de guerre sur l’ensemble du territoire de la Bosnie- Herzégovine. Les tribunaux ont continué d’accorder une indemnisation financière aux victimes de viol pendant la guerre, portant à quatre le nombre d’affaires pénales ayant abouti à des réparations financières pour crimes de guerre. Cependant, les indemnités fixées n’avaient pas été versées à la fin de l’année. Les condamnés n’étaient pas solvables et il n’existait pas de mécanisme de substitution pour indemniser les victimes d’actes criminels dans les situations où les auteurs de ces actes n’étaient pas en mesure de verser les dommages et intérêts. La plupart des victimes restaient contraintes d’intenter une action distincte au civil pour obtenir des réparations, ce qui les obligeait à révéler leur identité et leur faisait encourir des frais supplémentaires. L’arrêt rendu en 2016 par la Cour constitutionnelle, selon lequel le délai de prescription s’appliquait aux demandes de réparations concernant les auteurs des faits et non l’État – même dans les affaires de crimes de guerre –, s’est traduit par le rejet de très nombreuses requêtes en 2017, ce qui limitait encore un peu plus la possibilité pour les victimes de solliciter une indemnisation tout en les laissant redevables de frais de justice élevés. Les corps de plus de 75 % des personnes ayant disparu pendant la guerre ont été exhumés et identifiés. Quelque 8 000 personnes restaient cependant manquantes depuis le conflit. Les opérations d’exhumation se heurtaient toujours à des problèmes de taille, liés notamment à une baisse de financement et à un manque de compétences. La Loi sur les personnes manquantes n’était toujours pas appliquée et le Fonds pour les familles des personnes manquantes n’était toujours pas doté de ressources propres.



Le jeu de la transparence


Il existe un proverbe (polonais, je crois, mais je n’en suis pas sûr) qui dit : quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt. Et c’est exactement ce qu’a tenté de faire Fillon avec le Penelope gate : nous prendre pour des idiots et nous faire regarder le doigt plutôt que ce qu’il pointe. Il y a quelques jours, j’ai réalisé un incentive à Palerme en Sicile où j’ai discuté de ce sujet toute une soirée. Et j’ai pu voir combien cet événement a choqué la population. De gauche comme de droite, la déception était immense. Même ceux qui soutenaient Fillon le défendaient parce qu’ils ne voyaient personne d’autre, mais ils étaient foncièrement révoltés par les méthodes de leur candidat. Cette histoire a illustré les limites de notre système. Mais le pire, de mon point de vue, reste la lapidation des médias à laquelle s’est essayée Fillon. Le candidat autrefois droit dans ses bottes a changé radicalement : il a évoqué la thèse du complot, réagi de manière sidérante, accusé les journalistes… Discréditer les médias est maintenant habituel dans de telles histoires : c’est évidemment prendre les citoyens pour des imbéciles, mais ça marche pourtant à chaque fois chez certains. Le problème de notre démocratie, c’est que nos chers élus en ont fait leur joujou. Les montages de Fillon ont pointé du doigt le fait qu’aucun régulateur ne contrôle la conduite de nos élus : ceux-ci sont totalement livrés à eux-mêmes. Il serait temps de régler ce problème majeur. Et c’est tout à fait possible ! Il n’y a pas si longtemps, l’Elysée n’était enchaîné à aucun devoir de transparence. Je ne chéris pas vraiment Sarkozy (loin de là, même) mais il a fait une bonne chose au cours de son mandat : il a fait en sorte qu’une autorité extérieure mette son nez dans les dépenses de l’Elysée. Résultat ? Aujourd’hui, chaque centime englouti par l’Elysée est rendu public ! Et il n’y a rien de plus normal dans un pays démocratique. Il est plus que temps que les autorités puissent éplucher à leur tour l’économie parlementaire, qui promet pas mal de surprises. Soit dit en passant, j’ai trouvé cet incentive à Palerme très attrayant. Voilà l’agence qui l’a composé, si vous souhaitez organiser un événement. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de cette expérience incentive en Sicile.



Spotify change encore la donne


En quelques courtes années, Spotify est passé du rôle de bête noire des plus grands noms de la musique à celui de bienfaiteur. La société suédoise a transformé la façon d’écouter la musique. Elle a habitué le public à payer, après les ravages infligés par les pirates aux ventes de disques. Les revenus mondiaux de la musique en streaming (secteur que Spotify domine avec ses 70 millions d’abonnés) ont plus que triplé en trois ans, pour atteindre 10,8 milliards de dollars l’an dernier (estimation). Pour la première fois, les recettes de la musique en ligne par abonnement dépassent les ventes de fichiers musicaux numériques et de disques physiques. “Pour la première fois, les recettes de la musique en ligne par abonnement dépassent les ventes de fichiers musicaux numériques et de disques physiques” Mais tout en gagnant des milliards pour les autres, Spotify perd de l’argent, avec une perte d’exploitation de 400 millions de dollars pour 2016 puisqu’il reverse presque 70 % de ses revenus, en royalties principalement. Spotify se prépare à une entrée en bourse à Wall Street et doit convaincre ses futurs actionnaires qu’il sera un jour profitable. Pour certains, il le pourra, mais uniquement aux dépens des labels qu’il a enrichis : en leur versant moins de royalties ; en les contraignant (eux et d’autres) à payer pour la promotion de leurs artistes et pour les données ; voire même en entrant en concurrence frontale et en signant directement des contrats avec les artistes. En d’autres termes, Spotify pourrait ne gagner d’argent que s’il révolutionne à nouveau le secteur. L’économie de la musique enregistrée a déjà muté deux fois dans l’ère Internet, avant que la musique en streaming n’arrive : avec les sites illégaux de partage de fichiers, comme Napster, puis la plateforme iTunes d’Apple, qui a sonné la fin de l’album en vendant les morceaux à l’unité. Les ventes de musique enregistrée en Amérique ont été divisées par deux, de leur apogée de 14,6 milliards en 1999 aux abysses de 2014 : 6,7 milliards. Spotify a lancé son application de musique en streaming en 2008. Elle ne représentait qu’une source de revenus infimes, et les artistes la détestaient. Ils pensaient qu’ils ne pourraient jamais gagner d’argent avec la fraction de centime versée par morceau de musique diffusé en streaming. Daniel Ek, le fondateur de Spotify, annonçait depuis longtemps que les bienfaits du streaming se manifesteraient quand ce mode de diffusion atteindrait la taille nécessaire. Ce qui commence à se vérifier. Les abonnés de Spotify paient 10 dollars par mois (et 70 autres millions d’utilisateurs utilisent son site gratuit, financé par la publicité). Apple Music compte 30 millions d’abonnés. D’autres plateformes identiques rassemblent au moins 70 autres millions de clients, selon le cabinet de consultant spécialisé MIDiA Research. Les titres des chanteurs les plus populaires dépassent maintenant très régulièrement le milliard d’écoutes en streaming sur ces services par abonnement. ‘Shape of You’, le tube d’Ed Sheeran, est dans les Top Tracks de 2017 sur Spotify avec, début décembre, 1,4 milliard d’écoutes. Un score d’un milliard d’écoutes sur les services payants en streaming ramène en général 7 millions de dollars aux grands labels de disques, dont 1 million va probablement aux interprètes. Une autre partie des revenus va aux compositeurs et aux paroliers. Spotify, qui creuse constamment son avance sur ses concurrents, est devenu le diffuseur le plus important. Le cabinet d’études Redburn estime que Spotify a représenté 17 % des 5 milliards de dollars encaissés par les labels durant le premier trimestre 2017, et ce pourcentage ne cesse d’augmenter. Il détient là un pouvoir qui pourrait lui permettre de transformer ses pertes en gains. Le point fort le plus évident de Spotify est d’être un faiseur de stars, grâce à ses playlists et ses algorithmes de recommandation. C’est un peu ce que faisaient les DJ des radios autrefois en matraquant des tubes sur les ondes. Spotify possède plus de deux milliards de playlists ; la majorité est composée par ses utilisateurs, mais les playlists de titres recommandés par Spotify attirent des millions de personnes. Toujours selon Redburn, jusqu’à 20 % des écoutes se font via l’une des playlists proposées par Spotify. Awal, un label indépendant géré par le prestataire de services musicaux Kobalt, dit qu’être cité dans une playlist de Spotify peut faire bondir les écoutes d’une chanson de 50 voire 100 %. Spotify devra être prudent en monétisant son influence : il risque d’être soupçonné de vendre l’insertion d’une chanson dans une de ses playlists. Mais l’an dernier, il a commencé à tester les “morceaux sponsorisés” sur sa plateforme gratuite, sans abonnement.



La chine et la délicate question du contenu de marque


Avant-hier, la direction de mon entreprise m’a envoyé à Pékin en Chine pour assister à un meeting au cours duquel un participant a posé une question intéressante, une question qui l’est d’autant plus qu’elle est un peu vite esquivée par les marques quand elles font leurs premiers pas dans le contenu de marque : l’étroite affinité entre marque et contenu. Dès lors qu’il est confronté à une association marque/contenu, le spectateur échafaude naturellement des affinités qu’il peut y avoir entre les deux. C’est d’ailleurs ce procédé proactif du consommateur qui est à l’origine de la réussite de l’association. En épluchant ces concordances, il réalise en effet un effort mental qui va subsister dans son esprit. Cependant, cela lui permet également de déterminer rapidement si cette association marque/contenu est bien-fondée et forte. La difficulté pour les marques est donc de produire des contenus bien pensés, dont l’affinité avec leur patrimoine n’est ni trop commune, ni trop gratuite. D’une part, si la proximité entre les deux est une évidence, le contenu aura tendance à devenir trop ordinaire, et contribuera à un transfert assez faible des valeurs du contenu à la marque elle-même. Avec la généralisation du contenu de marque, presque toutes les marques produisent désormais du contenu. Par exemple, chaque marque alimentaire possède maintenant son propre site de recettes culinaires, et pour émerger, il faut désormais trouver quelque chose de plus remarquable ! D’autre part, si la jonction entre la marque et le contenu est illégitime, la marque aura travaillé pour rien. Le contenu apparaîtra comme un cheveu dans la soupe. La marque aura certes dépensé beaucoup d’argent pour produire un contenu et y estamper son logo, suivant une recette conventionnelle de présence. Mais en tout état de cause, le transfert des qualités spécifiques au contenu à la marque s’avèrera faible, tout particulièrement dans un milieu ultra-concurrentiel où les signes se multiplient. Lorsque la parenté avec le contenu n’est ni flagrant ni abusif, c’est là que la marque fait réellement preuve de créativité. C’est là également que l’implication du spectateur est maximale, parce qu’il tente de dresser des ponts par lui-même. Ce meeting a ouvert quelques pistes de réflexion assez intéressantes, mais va demander pas mal de temps avant que des actions ne soient mises en oeuvre. Retrouvez toutes les infos sur ce séminaire en Chine en suivant le lien.



L’Union bancaire, un approfondissement majeur de l’Union économique et monétaire


L’Union bancaire est l’une des réponses à la double crise – financière et souveraine – qui a révélé à partir de 2010 les insuffisances de l’architecture actuelle de la zone euro À partir de 2010, la zone euro s’est trouvée confrontée à une double crise, bancaire et souveraine. Maillons essentiels du financement de l’économie dans l’Union européenne, les banques ont été affectées par l’incertitude sur l’étendue des retombées de la crise des subprimes aux États-Unis. Celle-ci a en effet entraîné un gel du marché interbancaire européen, indispensable dans le refinancement à court terme des banques. Certains systèmes bancaires ont ainsi connu une dégradation rapide de la qualité de leurs actifs, avec l’éclatement de bulles immobilières (Irlande, Espagne). Pour enrayer la défiance des investisseurs vis-à-vis des banques européennes, les États sont intervenus dans l’urgence et de manière parfois non coordonnée, pour stabiliser leurs secteurs bancaires, avec un coût très élevé pour les finances publiques de plusieurs États (Royaume-Uni, Allemagne, Irlande, Espagne notamment). Certains États, dont l’endettement a rapidement augmenté à un moment où les économies européennes étaient en bas de cycle et où les besoins de financement avaient déjà augmenté à la suite des politiques de relance conduites à partir de 2008-2009, ont alors été fragilisés. Cela a eu pour conséquence la dégradation de la valeur des portefeuilles de titres souverains dans les bilans des banques, illustrant ainsi la rétroaction négative entre crise bancaire et crise souveraine. Les deux crises se sont ainsi renforcées mutuellement avec une contagion généralisée à partir de l’automne 2011 et un élargissement des « spreads » des taux des souverains européens par rapport au taux allemand. L’ampleur de la crise de la zone euro s’explique pour partie par le caractère incomplet de l’architecture de l’UEM. En particulier, la crise a révélé que l’intégration financière de la zone euro était partielle et fragile. En effet, si le marché interbancaire, sur lequel ont lieu en majorité des transactions de courte maturité entre les banques, a été rapidement unifié à l’échelle de la zone, les détentions croisées d’actifs entre pays et le crédit bancaire transfrontalier se sont peu développées. Le faible niveau des taux d’intérêt, la disparition du risque de change et la croyance dans la convergence spontanée des économies périphériques vers celles du cœur de la zone euro ont par ailleurs réduit l’attention des marchés sur le développement d’importants déséquilibres macroéconomiques (notamment sur le marché immobilier, par exemple en Espagne et en Irlande), reflétés par des déficits courants importants. Dans une large mesure, ces déficits ont été financés par des capitaux de court terme provenant du cœur de la zone euro (plutôt sous forme de dette que de capital), sans que n’émergent des groupes bancaires transfrontaliers intégrés. Lorsque la crise financière s’est déclenchée, les déséquilibres courants des pays périphériques ont cessé d’apparaître comme le corollaire naturel du processus de rattrapage de ces économies, mais comme le signe d’une allocation non soutenable de l’épargne entre le cœur et la périphérie de la zone euro. Cela a conduit à un renversement brutal des flux de capitaux et une renationalisation des circuits de financement bancaire, alors même que les marchés de capitaux européens, insuffisamment développés, n’ont pas été en mesure d’amortir le choc.



Systèmes d’eaux usées : le cas de la Rome antique


La gestion des eaux usées est une pratique qui remonte à plusieurs millénaires, et qui a évolué et s’est améliorée au fil de l’histoire humaine. À titre d’illustration, les Étrusques ont mis au point des systèmes de canaux pour collecter différents flux d’eau, et les Romains ont ensuite assimilé ces techniques, les ont améliorées et adaptées à leurs besoins. Les premiers égouts de la Rome antique ont été construits par Tarquin le Superbe vers le septième siècle avant J.-C. Ils consistaient en un système de canaux à ciel ouvert qui drainaient les eaux provenant des marais au fond des vallées des sept collines (inhabitables à l’époque) et les convoyaient vers le Tibre. Ces systèmes de drainage ont évolué lentement et les Romains ont finalement construit un système complexe d’égouts couverts de pierres, semblable aux drains modernes. L’échappement des latrines était envoyé dans l’égout principal et ensuite, par le biais d’un canal central, dans la rivière ou le ruisseau le plus proche. Le segment le plus avancé du système d’égouts romain a été la Cloaca Maxima, le plus grand des différents collecteurs d’eaux usées couverts. Construit à l’origine comme un canal d’eau douce, il a été transformé vers les IIe et Ier siècles avant J.-C. en un tunnel souterrain monumental avec murs de tuf et voûtes. Connu comme étant le plus grand égout (traduction littérale de son nom) de Rome, la Cloaca Maxima est un chef-d’œuvre d’ingénierie hydraulique et d’architecture. Il s’agit de l’un des plus impressionnants ouvrages d’art consacrés à l’assainissement dans le monde antique, qui a assuré le drainage nécessaire à la création du Forum Romain et qui est devenu la pièce centrale d’un réseau d’assainissement qui fournissait les services d’hygiène aux collines autour de Rome. Une gravure de Piranesi montre le collecteur, sous son visage de 1778, où les eaux usées étaient déversées dans le Tibre près du Ponte Palatino. Cependant, ce processus a finalement conduit à une forte pollution du Tibre, créant un grave problème pour les Romains qui utilisaient l’eau de ce fleuve comme eau de boisson, de cuisson, de vaisselle et autres. Décharger les égouts en aval de la ville n’était pas suffisant pour garantir la bonne qualité de l’eau en amont. En outre, parce que le réseau de drainage transportait les eaux d’égout et les eaux de ruissellement urbain (c’est-à-dire un « réseau unitaire d’égouts»), des reflux provenant des grandes ouvertures le long des rues survenaient souvent pendant les épisodes de fortes précipitations, exposant ainsi les Romains aux eaux d’égout à l’état brut. Pour drainer les eaux pluvieuses des rues vers la Cloaca, les Romains ont construit des drains circulaires spéciaux ayant la forme de grands masques, représentant les dieux du fleuve qui avalent les eaux (la célèbre Bouche de la Vérité en faisait probablement partie). Une autre caractéristique particulière du réseau d’égouts romain était la redevance requise pour utiliser les latrines publiques ou pour la location de pots de chambres, ce qui en faisait l’un des premiers exemples historiques de l’approche utilisateur-payeur dans les services d’assainissement. Une étude de la Cloaca Maxima et d’autres égouts réalisée en 1889 a entraîné la restauration des parties qui pouvaient être reliées au réseau d’égouts « moderne » et utilisées dans un projet dont la ville de Rome continue de bénéficier aujourd’hui.



J’aime l’hiver


De manière générale, pas mal de gens font la tronche en voyant la température baisser. En ce qui me concerne, je considère que c’est une bonne chose. Car ce signe m’indique que je vais sous peu pouvoir savourer les joies des sports d’hiver. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je suis passionné des sports de glisse. Je skie depuis l’âge de six ans, et n’ai pas manqué un seul rendez-vous avec la neige depuis lors. Cette année, d’ailleurs, il est possible que je refasse de la motoneige. J’ai effectué ma première randonnée à La Plagne il y a un an, et je dois dire que l’aventure m’a enchanté. C’est véritablement une expérience sublime, bien plus intéressante que ce à quoi je m’étais attendu. En plus, elle captive tous les publics. Comme ma légitime, par exemple, qui est en général plutôt réfractaire. Ma femme appartient en effet à la catégorie des gens qui font la tronche lorsque la température baisse. Pire, même : elle doit avoir des panneaux solaires intégrés, parce qu’ elle peut rapidement voir tout en noir à partir du moment où la nuit tombe alors qu’elle sort à peine du boulot. Qui plus est, elle n’aime pas porter trois épaisseurs de vêtements, a du mal avec Noël, et s’arrange toujours pour choper la grippe à un moment ou à un autre. En clair, l’hiver et elle, c’est loin d’être une histoire d’amour. Et pourtant, cela ne l’a pas empêchée de bien apprécier la motoneige. J’ai dû la supplier pour qu’elle accepte, mais pour finir, elle avait à peine mis en marche sa bécane qu’elle riait aux éclats. En réalité, on pourrait même dire qu’elle est devenue accro, parce qu’elle a autant envie que moi de recommencer. C’est d’autant plutôt singulier que dans l’ensemble, elle rechigne souvent à prendre le volant. Mais les restrictions et la circulation sont quasi inexistantes sur un chemin de montagne : on peut donc y piloter en toute décontraction. En somme, n’hésitez pas un instant, si l’aventure vous tente : vous ne serez pas déçu ! Voilà le lien vers le site par lequel nous sommes passés pour la randonnée en motoneige, si vous souhaitez approfondir la question. Davantage d’information est disponible sur le site de l’agence de voyage de randonnée en motoneige à La Plagne. Suivez le lien.

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Joyeux anniversaire !


Bientôt un an. Bientôt un an que Donald Trump a été élu 45ème président des Etats-Unis. Si ce n’est pas un anniversaire à fêter, ça !

Dire qu’il y a encore quelques années, les seules personnes qui pouvaient imaginer cet homme président étaient les scénaristes des Simpsons… L’idée leur semblait tellement ridicule, absurde, hilarante et désastreuse qu’elle méritait bien d’en faire un épisode. Et aujourd’hui, nous vivons chaque jour dans cette réalité ridicule, absurde, hilarante et désastreuse. Et le pire ? C’est que nous nous y habituons. Nous n’y pensons plus. Cela ne nous choque plus autant qu’avant. En un an, nous avons accepté cet état de fait.

Mais non, ce n’est pas encore ça, le pire. Le pire, ce sont les conséquences pour l’avenir. Le pire, ce sont nos enfants et petits-enfants qui devront y faire face. Les conséquences sont sur le long terme. Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris se répercutera sur le long terme. C’est aujourd’hui qu’il faut agir si l’on veut éviter le pire demain. Et en n’agissant pas, nous promettons bien le pire à ceux qui nous suivront. Il y avait déjà très peu de chances que nous parvenions à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C.  Aujourd’hui, il n’y a plus aucune chance. On parle de 4 à 6°C. Et encore, ce n’est pas là le scénario catastrophe. Et entre le Donald et notre inertie, nous devrions sérieusement envisager le pire dès à présent !